Quelle est donc cette drôle d’étiquette que je rejette ?

J’ai si longtemps tenté de repousser ce côté exalté qui faisait que depuis l’enfance je ressentais tout «trop fort». Je réagissais trop fort et trop émotionnellement à tout, du coup je fuyais les «trop» à l’extérieur de moi: trop de monde, trop de bruit, trop de stimulations pour mon Âme déjà sur-stimulée. Et longtemps je me suis sentie inadaptée à ce monde. Trop émotive, trop sensible, incapable de gérer mes émotions, mais cependant j’avançais toujours le cœur en avant, même si je savais risquer de me prendre revers cinglant. Combien de larmes d’émotion ai-je tenté maladroitement de dissimuler ? Combien de situations que je devinais «trop fortes» pour moi ai-je évité ? Combien de fois ai-je décliné des invitations afin de me retrouver seule, enfin, et afin de préserver ma sérénité et mon équilibre ? Des centaines. J’ai longtemps fait beaucoup d’efforts pour «rentrer dans le moule», pour me conformer et surtout pour temporiser l’intensité qui me traversait. Une lutte épuisante. Énergétiquement, mentalement, et physiquement.

Depuis toujours à fleur de peau je ressens tout: les émotions des gens, leur état d’esprit même si les mots ne trahissent rien, les énergies des lieux, les énergies de la terre et de la lune et de tant d’autres choses ou de formes de vie. Des marées incessantes qui vont et viennent, au dehors comme en dedans de moi, reliée à l’autre sans parfois le souhaiter. Parfois c’est bon et apaisant, mais souvent c’est lourd et dérangeant, et cela peut-être démultiplié quand il y a du monde. Exit pour moi les supermarchés, les marchés bondés ou pire les centres commerciaux (vive le local et les petites échoppes). Je vis cela depuis mon plus jeune âge, à une époque j’ai même été littéralement phobique de certains lieux et j’ai longtemps ressenti de la honte à ne pas pouvoir faire des choses que la plupart des gens font sans se poser la moindre question.

De quelle planète suis -je donc tombée ?

Mais il est toujours demeuré en moi cette ambivalence: je détestais vivre ce chaos émotionnel permanent autant que je le chérissais, car je sentais en moi que vivre avec une telle intensité était aussi une vraie bénédiction.

Aujourd’hui ces phobies sont derrière moi. Grâce à d’innombrables essais où je suis souvent tombée mais desquels j’ai réussi à me relever, des impressions de retours en arrière qui n’étaient que des impressions, la reprise de mon pouvoir et beaucoup de dépassements. Je suis d’ailleurs encore considérée comme une sauvage, mais désormais je m’en moque. Je ressens une profonde gratitude de pouvoir «lire» les personnes sans même qu’elles aient besoin de parler, de pouvoir sentir énergétiquement les bonnes et les moins bonnes ondes. Et j’ai même avec les années continué de développer cela. Appréhender où se trouvait la limite entre les autres et moi-même.

J’ai appris à Aimer tout autant la sérénité que l’intensité qui font toutes deux partie de moi. Car oui elle m’est chère, très chère aussi cette intensité ! Cette propension à m’engager de tout mon être. Même si cela m’a demandé d’apprendre à me laisser toucher sans peur…

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